Le deuil est une étape de vie, une chrysalide de l’âme indispensable à notre reconstruction. Il nous aide à réévaluer notre rapport à la vie, nous libère des oripeaux de notre pensée, nous aide à grandir et nous offre un nouvel avenir. S’il est souvent vécu comme une étape difficile de la vie, c’est parce qu’il nous oblige à laisser derrière nous quelque chose ou quelqu’un d’essentiel à ce que nous sommes et à notre raison d’être. Le passage de l’enfance à l’adolescence, la disparition d’un être cher, la rupture amoureuse, la perte de ses convictions sont autant de dissentiments avec nous-mêmes qui nous invitent à l’introspection : savoir d’où l’on vient pour aller plus loin.
Comme chacun d’entre-nous, Axelle Reboux a pu vivre de multiples deuils. Mais le travail qu’elle a mené avec Viae ne saurait s’expliquer comme une manifestation expiatoire de la souffrance intérieure. C’est au contraire l’analyse minutieuse, presque scientifique, des mécanismes donnant force à la vie, qui a motivé sa démarche artistique. Comment la vie parvient-elle (presque) toujours à reprendre le dessus et à nous magnifier ?
Dans Viae, la photographie est appréhendée comme une matière première. Chaque photographie fait l’objet d’un cheminement, d’une réflexion finement exprimée dans un rendu proche de la peinture. Et si l’auteure-photographe s’attache impérieusement à éviter l’écueil du pathos, elle ne sombre pas pour autant davantage dans le piège de l’angélisme. Les titres de ses sept triptyques sont suffisamment évocateurs : Le choc ; La tristesse ; Le déni ; La colère ; La dépression/résignation ; L’acceptation ; La reconstruction. Il ne faut rien éluder : le deuil n’est pas une sinécure. C’est un temps de réflexion, de douleur, de désespoir, d’espoir, de tragédie, de réadaptation, de réinvestissement et enfin de guérison.
Cependant, il serait simpliste, voire erroné, de dépeindre le deuil comme un processus fermement linéaire, c’est pourquoi plusieurs mêmes éléments symboliques se retrouvent dans certaines photographies : chaque étape n’est jamais vraiment close, ou distincte. Le deuil n’est pas un long tunnel au bout duquel on trouve la lumière mais un enchevêtrement de pièces gigognes qui finissent par s’ordonner plus ou moins bien avec le temps et la patience.
Titre : VIAE
SOUS-TITRE : de la pénombre à la lumière
AUTEUR : Axelle REBOUX
ÉDITION / CO-PRODUCTION : Aranea Editions & AxR Photographies
THEME : Le deuil
FORME : 21 tableaux répartis en 7 étapes sous forme de triptyques :
– Le choc
– La tristesse
– Le déni
– La colère / le marchandage
– La dépréssion / la résignation
– L’acceptation
– La reconstruction
FORMAT : 40×60 et 60×40 sur plaques alu Dibond